28.8.06

Carte postale / Arles, 7 août 2006

24.8.06

Deux semaines et hop!

Deux semaines et les plantes se lamentent. Deux semaines et le jardin survit à peine. Pour expliquer, les uns disent qu’il a fait trop soleil, les autres, qu’il a trop plu. Et l’almanach, qu’est-ce qu’il dit, lui?

Deux semaines et c’est l’automne. Un peu l’impression de perdre au change! J’ai sorti mon pull rouge pour lire sur le balcon au retour du boulot. Déjà?

Deux semaines et je n’avais pas envie de retourner travailler. Au fait, à quelle heure est-ce que je commence? On est déjà revenu à l’horaire d’hiver? On ne finit plus à 16 h? Je laisse des messages sur les boîtes vocales : « Rappelle-moi au poste euh… 2-7-4… euh non! poste 2-4-7! » Et c’est la déferlante qui repart de plus belle. L’automne, grosse saison chez nous. Je ne sais pas ce qui m’attend. Mais je sais que je serai en mesure d’y faire face (confiance, quand tu nous tiens!).

Deux semaines et je ne m’étais même pas ennuyée du piano. Je n’ai pas joué le jour de mon retour. Je l’ai regardé de loin, un salut poli de la tête « Oui je sais que tu es là… » J'étais un peu anxieuse d'affronter notre réunion. Bizarrement, les doigts me paraissent plus dégourdis aujourd’hui qu’avant de partir. Plus libres. Sans pression, puisqu’ils auraient dû être nuls, après tous ces jours sans exercice. Alors ils se laissent aller, bondissent sur les si bémol et les fa dièse, atterrissent deux octaves plus bas, sur la cible. J’ai enfilé ma pièce d’un coup et voilà, c’est facile, non? C’est émouvant, surtout! J’ai courbé le dos, baissé la tête : « Ça fait du bien! ». Je ne sais pas ce que je vais trouver dans le piano. Au-delà de la frustration de ne jamais jouer comme je le voudrais, qu’est-ce que j’en retire? Et pourtant, des fois comme celles-ci, où de mes mains jaillissent au quart de tour des gestes appris il y a des semaines, j’aime jouer du piano.

22.8.06

Doser l'ado

L’Amoureux a un enfant. Je crois qu’on s’entend bien, le petit et moi. Je suis chanceuse, il est du type scientifique. Je me serais mal vue aller l’encourager le samedi matin sur le terrain de soccer ou bedon me les geler à l’aréna, mais parler galaxies, dinosaures, préhistoire et dérive des continents, ça me va très bien. Ce sont aussi mes penchants naturels, donc la conversation coule de source.

Je l’appelle Gamin et il n’aime pas ça : il ronchonne en riant quand je prononce ce mot. Il était tout fier d’être fêté récemment : il croyait maintenant mériter le surnom de Marmot, du haut de ses 12 ans. Il voyait cela comme une promotion. Que nenni! C’était sans compter que Gamin est bien imprégné dans mon vocabulaire! Et puis, n’avait-il pas signé sa carte de souhait, pour mon propre anniversaire quelques jours plus tôt, d’un mignon Gamin avec un G majuscule?

Alors donc, disais-je, je le sens heureux de me voir quand je vais chez eux. Hier soir, par exemple, alors que j’accaparais un côté de son père et qu’il s’agrippait à son autre bras sur le divan, il nous a lancé, tout naturellement : « Vous avez l’air d’un beau couple amoureux! » Il était tout sourire. Et nous de « Euh ben euh… Merci! T’es don ben gentil! »

Mais toujours est-il que Gamin commence l’adolescence, voyez-vous. Qu’est-ce qui se passe dans sa tête, sous ses longs cheveux? Ce soir, changement de cap. À table, il me regarde comme ça, l’air d’un ange, et me lance : « Est-ce que ça te dérange de venir souvent chez nous ? » Je n’ai pas encore étudié les livres de psychologie adolescente, mais y’a comme qui dirait une petite lumière qui s’est allumée dans ma tête… « Euh… ben non voyons, sinon je viendrais pas aussi souvent ! ... . . . ... ... . . . ... Mais toi, est-ce que ça te dérange, que je sois toujours ici ? » C’est bien rattrapé, pensai-je, ça le fera parler. « Non », fait-il simplement. Et il retourne à sa fourchette. Mmmmh.

À mon départ, je suis dans la cour, je détache mon vélo. J’entends un « Bye-bye, Grande Gamine! ». Je lève les yeux, je vois sa petite face collée dans la moustiquaire, il est éclaté de rire, tout fier de lui…

Je l’adore… Mais vous z’auriez pas un livre à me suggérer?

4.8.06

À la revoyure!

Le piano est fermé.
Les feuilles de partition, rangées.
Je laisse mes plantes à la grâce du coloc le plus responsable.
Ma chambre est propre, attendant déjà mon retour.
Les bagages sont faits, les zippers... zippés.
Les billets sont imprimés (merci Internet).

(Je pourrais continuer comme ça des miles et des miles... Tout ça pour dire :)

Salut!À bientôt!
Je m'en vais :

1- aimer l'Amoureux
2- revoir les potes, yé!
3- voir la Provence
4- trouver quelques drôleries à raconter au retour

Hasta bientôt!