14.3.07

Tout vient à point à qui sait attendre

Un jour de l’été 2006, alors qu’elle était de retour au Mali après un voyage au Québec, Awa – vous vous souvenez, la belle rencontre ? – décida d’envoyer une lettre et un présent à Sata – c’est moi, ça.

Awa profita du passage d’un stagiaire québécois pour lui laisser le paquet.

Le stagiaire prit le paquet avec plaisir, heureux de rendre service. Il poursuivit son séjour de quelques semaines au Mali, accumulant ici et là les messages et les lettres à ramener au Québec.

Et puis il est revenu, disons à la fin de l’été. Il a défait ses bagages, il a laissé les lettres et les paquets, disons sur le coin d’un bureau dans sa chambre. Il s’est promis de les ramener à l’organisme, qui saurait retracer les destinataires, le plus tôt qu’il le pourrait. Deux semaines plus tard, en faisant le ménage, il a déplacé la petite pile vers la gauche. Un mois après, quand vint de nouveau le temps de dépoussiérer le bureau, il se dit qu’il devait retourner à l’organisme le plus tôt possible. Il déplaça la pile dans la bibliothèque.

Dans le temps de Noël, il se dit que ce serait vraiment très sympathique de sa part d’offrir ces cadeaux aux personnes auxquelles ils étaient destinés. Puis il alla magasiner.

Au début de l’année, sa blonde aménagea avec lui. En fouillant dans la bibliothèque, elle tomba sur cette pile. « Hey ! C’est quoi ça ? Ça vient du Mali ! Cool ! Hey mais… c’est pas ton nom qui est écrit dessus… » Honteux, pressé de faire bonne impression devant sa flamme, l’ancien stagiaire plaça la pile sur le coin de la table de la cuisine, afin de ne pas oublier de rapporter les colis à l’organisme. Il les amena ensuite avec lui dans sa voiture. Ils y traînèrent encore quelques semaines.

Puis, un jour, il passa devant l’organisme. « Ah oui ! Les colis ! »

*

Hier, une dame appelle Sata pour l’informer qu’un colis et une lettre à son nom l’attendent à l’organisme… à Sherbrooke! Sata est ravie, mais elle habite maintenant à Montréal, et elle ne prévoyait certainement pas faire un détour par Sherbrooke au cours de la prochaine année!

Depuis hier, Sata fait des démarches pour trouver une amie sherbrookoise qui pourra aller chercher les paquets. Au moins, les sortir de l’organisme. Pour qu’enfin, lorsque cette amie viendra à Montréal, ou lorsque Sata ira à Sherbrooke, dans quelques semaines (!) ou, plus probablement, dans quelques mois, elle puisse lire les précieux mots de Awa.

2 Comments:

At 9:14 a.m., Anonymous Anonyme said...

Peut-être que ta maman pourrait t'y amener à Sherbrooke te permettre de retrouver ces mots qui viennent de si loin!

 
At 12:17 p.m., Blogger Mamathilde said...

Moi je pense que les colis de Sata vont être encore plus précieux après toute cette attente.

 

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