Guy Laliberté dans l'espace
Je pense que tout est démesuré dans la vie de Guy Laliberté. Ce n’est pas réaliste, mais je vais le comparer avec moi.
Pour mes proches, je suis miss grano. Je n’ai pas de voiture, je fais du compostage, je réutilise, n’achète pas abusivement, fais la morale à mes amis, name it. Par ailleurs, je ne vis pas en 1910, et oui, je voyage souvent de par le monde par avion. J’ai l’argent et je vis. Équilibre.
D’ailleurs, mon premier voyage en fut un de coopération internationale en Afrique. Je pense que les dépenses relatives à ce voyage, et le mazout et tout et tout, sont bien justifiées par ce que j’ai ramené de ce voyage. Des textes, des discussions, la sensibilisation de mes proches… J’ai été un transmetteur. J’ose croire que j’ai su transmettre efficacement mon message de tolérance et de solidarité internationale à mes proches et aux personnes qui ont lu mes textes.
Revenons à Laliberté. C’est démesuré son affaire, j’ai dit. Sa fondation internationale One Drop est sa version personnelle du petit compost sur mon balcon. Ses dons de 1% de sa fortune sont mon don de 25$ à Greenpeace. Ses pressions sur la Chine sont mes petits sermons à mes collègues. Son amour de la Formule 1 est ma location de voiture le week-end. Il a de l'argent et il vit.
… et son voyage dans l’espace, c’est mon voyage de coopération internationale. Parce qu’on ne sait pas encore ce qu’il a derrière la tête comme projet « social et poétique ». Et je lui fais confiance pour un projet immense, démesuré, qui saura sensibiliser et rallier une vaste majorité. Plutôt que de parler de son expérience à ses proches et d’écrire quelques textes ici et là, il en fait une mission de sensibilisation à l’échelle planétaire. Plus grand que nature, je disais.
Il n’était pas obligé de donner cette dimension à son trip dans l’espace. À ce que je sache, les autres touristes de l’espace ne l’ont pas fait. Moi je laisse aller et j’ai hâte de voir ce qu’il va en ramener.