29.3.07

Et moi, qu’est-ce que je veux?

Hier soir, je jouais à la belle-mère gentille avec le Gamin qui se sentait un peu mou. J’ai fait chauffer sa soupe et lui ai beurré sa tranche de pain. Je suis tendre et affectueuse parfois, ça m’échappe par à-coup. Qu’il retienne ces gestes dans ses souvenirs précieux! Fallait ben qu’il soit malade pour que je combatte la marâtre en moi.

Lui : « Est-ce que je vais aller mieux demain? Est-ce que je vais pouvoir aller à l’école? »
Moi : « Je pense que oui, Gamin. Mais c’est pas moi qui va décider ça, je suis pas ta mère moi. Les parents, ça sent ces choses-là, si leur enfant va bien ou pas. Mais moi, je suis pas une parent, je l'sais pas. »
Lui : « Ben, t’es quand même une demi-mère! »
Moi : « Heu, oui. Bien sûr! »

De belle-, je suis passée à demi-… Et la marâtre, je la mets où? Le Petit, il voudrait visiblement que je la range dans le fond de la garde-robe. Et moi, qu’est-ce que je veux?

27.3.07

Think positif, stie.

Les choses ne s'améliorent pas dans notre recherche de logement à Montréal.

1 - Samedi matin, la file d'attente de 30 personnes devant la porte à 11 h 02, quand les "portes ouvertes" commençaient à 11 h. C'est comme pour les billets d'Arcade Fire : il fallait coucher là. On a passé notre chemin. On s'est consolés en se disant que c'était un coin vraiment moche, qu'ils étaient en train de construire une trallée de condos juste en face, que la rue était trop passante. Bref, vraiment pas pour nous. Mais je me suis quand même rendu compte que c'était vrai, l'histoire d'attendre 1 h 30 pour visiter un logement... wo-ho, impressive.

2 - Même jour, 18 h 15 : rendez-vous pour un super logement dans Villeray. Le coin est parfait. Il neige à plein ciel quand on sort du métro. On rigole, on se dit que c'est un signe... Un signe de marde, oui! Le locataire qui nous ouvre la porte nous annonce que le logement est déjà loué, et que ça fait déjà 15 personnes qu'il retourne de cette façon. On est en maudit. Quel manque de respect de la part du propriétaire, autant pour nous que pour son locataire! Bref, les proprios, vraiment, ils s'en foutent. Et nous, on n'a que ça à faire.

3 - Aujourd'hui, ces spécifications sur un site Internet : Je cherche à sous louer à une personne ou couple hyper tranquille, non-fumeur, sans enfant, sans animaux, respectueux et responsables. Le propriétaire habite le triplex et est très sympathique et respectueux. Yeah right, sympathique et respectueux le proprio. J'ai presque hâte de le rencontrer. Mon chum est circoncis, ça vous intéresse-tu de le savoir, un coup parti? Ah oui et puis on ne fait plus l'amour qu'une fois par mois, et en silence, on ne bouge presque pas, je vous jure, j'espère que ça ne vous dérangera pas trop. On peut s'abstenir si vous le souhaitez. De plus, on va redonner la garde du Gamin à sa mère, bien sûr, pour vous satisfaire.

*

Bref, on est vraiment loin de notre but. Il nous reste encore à vivre les cas suivants :
a- les traces noires dans le coin des murs et les cernes de rouille dans le bain,
b- le proprio qui me pogne une fesse pendant la visite,
c- les seringues sous les marches d'escalier extérieures,
d- la déco année 50 et les murs en préfinis,
e- la visite chez un locataire qui se trouve à être, oh hasard! un ex-amant.

Cool, j'ai déjà hâte.

26.3.07

Dix secondes de trop

Samedi midi au soleil. Je suis occupée à embrasser l’Amoureux au coin d’une rue, en nous répétant combien on s’aime, les cœurs au chaud et les lèvres à l’humide. Je suis bien emprisonnée dans ses bras, quand tout à coup, je le sens sourire et se détacher de moi. Il me dit gaiment : « Nathalie est là, veux-tu la rencontrer ? Mais t’as comme pas le choix, elle s’en vient ! Wow, je suis content de la voir, ça fait 4 ans que je l’ai pas vue ! »

Nathalie, c’est l’ex. L’ex d’avant-avant moi. Pas la dernière là, l’autre d’avant. Celle dont il me parle parfois, toujours en disant de bons mots : « C’est Nathalie qui m’a apporté ça, elle m’a fait découvrir ceci, j’ai appris cela avec elle… » Bref, la Nathalie en question a un très bon capital de sympathie de ma part. Je sens que je lui en dois toute une dans la construction de mon homme actuel. Sans elle, sans eux ensemble, pas d’Amoureux tel qu’il me plaît aujourd’hui.

Je me retourne donc, large sourire aux lèvres, prête à rencontrer chaleureusement la Nathalie. Mon homme a déjà enlevé son couvre-chef (poli!). Il lui sert un sourire sincère, lui lance un joyeux « Salut ! Ça va ? », les bras tendus.

Mais quelque chose cloche. Je le sens rapidement et rabaisse mon sourire d’une coche.

La dame n’est visiblement pas heureuse de rencontrer son ex. Elle offre vaguement un sourire forcé puisqu'elle ne peut pas faire semblant de ne pas le reconnaître, accélère le pas : « Oui, ça va, et toi ? », n’attend pas la réponse, regarde ailleurs, traverse la rue. Voilà. C’était Nathalie.

Nous sommes tous les deux bouche bée. De kessé ?

*

Dix secondes plus tard, l’Amoureux me fait un peu pitié, avec son air surpris, sa tuque à la main et son sourire figé dans la face. Les bras lui retombent. Le sourire se mue en stupeur : « Je comprends rien ! Me semblait que c’était correct entre nous, maintenant… » Après 4 ans, il avait des raisons de croire qu’elle avait fait la paix avec leur relation.

Il remet sa tuque. On reprend le chemin, les têtes remplies de pensées. On élabore 12 théories pour expliquer son comportement. Il n'arrive pas à comprendre.

*

Je suis, encore aujourd'hui, plus touchée que je ne l'aurais pensé par le comportement de Nathalie.

L'Amoureux a tenu sa tuque à la main 10 secondes de trop.
Elle tient sa douleur à pleine main depuis 4 ans.

21.3.07

Ce sera un beau dimanche.

Dimanche matin, 18 mars, métro Joliette. J’ai Neon Bible dans les oreilles, je vais déjeuner avec un ami. Le cœur léger, quoi.

J’attends sur le quai du métro. J’observe un vieil homme assis tout près de moi. La soixantaine-bedonnante-frippée/bérêt-manteau-greige-fatigué. Mais les gestes du bonhomme sont bien alertes. Un petit sac à dos est posé à ses côtés, un truc joli, rouge vif. À sa fermeture éclair est suspendue une petite figurine de plastique.

Soudain, il aperçoit un trésor sur le sol. Mon regard suit le sien : un autocollant en forme de trèfle. Ah oui tiens c’était la Saint-Patrick hier.

L’homme fouille dans sa poche, en sort un petit canif suisse. Il sort sa lame de couteau. Étire le bras et décolle le trèfle d’un petit mouvement précis. Il inspecte l’autocollant de plus près et l’essuie sur sa manche. Il le colle sur le devant de son sac à dos rouge vif. Il pèse dessus, s’assure qu’il est bien en place. Il referme son canif.

Je souris. Ce sera un beau dimanche.

20.3.07

De mieux en mieux

Bon, je cherche à me loger, vous l'avez déjà lu.

Magasiner et choisir un toit chaleureux et sympa est une chose tout à fait naturelle que j'ai fait plusieurs fois déjà. Mais voilà que je commence à penser comme une grande personne : la possibilité d’acheter un truc, style une maison tsé genre, a fait des bulles à la surface de ma cervelle, hier. Bien sûr, je ne veux pas acheter ce genre de bébelle à Montréal parce que je ne voudrais pas y élever mes enfants, bien sûr je n’achèterais jamais un cossin aussi gros avec un mec avec qui je partage ma vie depuis quelques mois seulement. N’empêche, l’idée m’a souri hier. Épeurant, je vous dis. Ne tentez pas l’expérience !

Alors que je marchais sur la rue à côté de chez moi, une nouvelle pancarte attire mon attention. Tiens ! Ça fait vraiment trop longtemps que je crèche chez mon homme: je ne vois plus les pancartes À vendre pousser. Mes yeux s’arrêtent trop longtemps. C’est un joli et mignon duplex, tout rouge, tout propre. Des fantasmes me montent à la tête. Oh ! Ce serait mignon ce tout petit chez-nous dans mon quartier que j’adore, des locataires au-dessus qui paient l’hypothèque et hop ! on est heureux ! Ben quoi ? On fait tous les deux des salaires décents, pas de char, pas de dépenses, et surtout, surtout ! pas de dettes. On est supposés être riches, non ?

Sur Internet, on trouve tout.

Le prix de ce charmant et, je le répète, petit et minuscule duplex de Petite-Patrie ? 400 000 $ mes amis.

Après le cash-down de 100 000 $ (je peux-tu raper des REER un mois après les avoir pris ?), il ne nous restera plus que 1761,93 $ à payer chaque mois durant les 25 prochaines années. Heureusement, le loyer du dessus va nous aider…

Moi je dis : y’a ben des maudites limites dans vie !

Gabrielle, on va te rejoindre en Gaspésie le 1er juillet!

18.3.07

Tout ça pour ça

Je viens tout juste de comprendre pourquoi je me suis tapé 2 ans de cégep en arts et lettres. Au delà des conneries à la café étudiante, des sorties au théâtre et des profs trippants, qu'est-ce qui me reste aujourd'hui dans le cerveau?

Oui oui, il me reste une connaissance qui ne sert à rien, un inside que je partage avec le seul ami que j'ai gardé depuis le cégep: dès qu'on le peut, on place dans nos phrases cette insignifiance qui nous fait croire qu'on est des artistes... Ce concept nous semblait tellement important dans nos cours.

Mais aujourd'hui, merci, ô merci la vie, cette connerie m'a servi à répondre à une question à laquelle même les champions de "Questions pour un champion" n'ont pu répondre... Alors je suis top-championne, non?

Oui, merci cégep, je sais ce qu'est une mise en abyme.

Et vous aussi, maintenant!

Mais merde... Si mes NOMBREUX lecteurs le savent aussi aujourd'hui... Je repose la question: pourquoi je me suis tapé 2 ans de cégep en arts et lettres?

Bon voilà, j'ai fait tout ça pour transmettre cette connaissance à des générations futures. Transmettez la bonne nouvelle.

La mise en abyme est un procédé consistant à incruster une image en elle-même, ou, d'une manière générale, à représenter une œuvre dans une œuvre de même type. On y retrouve le type d'« autosimilarité » qui constitue également le principe des fractales ou de la récursivité en mathématiques.

14.3.07

Tout vient à point à qui sait attendre

Un jour de l’été 2006, alors qu’elle était de retour au Mali après un voyage au Québec, Awa – vous vous souvenez, la belle rencontre ? – décida d’envoyer une lettre et un présent à Sata – c’est moi, ça.

Awa profita du passage d’un stagiaire québécois pour lui laisser le paquet.

Le stagiaire prit le paquet avec plaisir, heureux de rendre service. Il poursuivit son séjour de quelques semaines au Mali, accumulant ici et là les messages et les lettres à ramener au Québec.

Et puis il est revenu, disons à la fin de l’été. Il a défait ses bagages, il a laissé les lettres et les paquets, disons sur le coin d’un bureau dans sa chambre. Il s’est promis de les ramener à l’organisme, qui saurait retracer les destinataires, le plus tôt qu’il le pourrait. Deux semaines plus tard, en faisant le ménage, il a déplacé la petite pile vers la gauche. Un mois après, quand vint de nouveau le temps de dépoussiérer le bureau, il se dit qu’il devait retourner à l’organisme le plus tôt possible. Il déplaça la pile dans la bibliothèque.

Dans le temps de Noël, il se dit que ce serait vraiment très sympathique de sa part d’offrir ces cadeaux aux personnes auxquelles ils étaient destinés. Puis il alla magasiner.

Au début de l’année, sa blonde aménagea avec lui. En fouillant dans la bibliothèque, elle tomba sur cette pile. « Hey ! C’est quoi ça ? Ça vient du Mali ! Cool ! Hey mais… c’est pas ton nom qui est écrit dessus… » Honteux, pressé de faire bonne impression devant sa flamme, l’ancien stagiaire plaça la pile sur le coin de la table de la cuisine, afin de ne pas oublier de rapporter les colis à l’organisme. Il les amena ensuite avec lui dans sa voiture. Ils y traînèrent encore quelques semaines.

Puis, un jour, il passa devant l’organisme. « Ah oui ! Les colis ! »

*

Hier, une dame appelle Sata pour l’informer qu’un colis et une lettre à son nom l’attendent à l’organisme… à Sherbrooke! Sata est ravie, mais elle habite maintenant à Montréal, et elle ne prévoyait certainement pas faire un détour par Sherbrooke au cours de la prochaine année!

Depuis hier, Sata fait des démarches pour trouver une amie sherbrookoise qui pourra aller chercher les paquets. Au moins, les sortir de l’organisme. Pour qu’enfin, lorsque cette amie viendra à Montréal, ou lorsque Sata ira à Sherbrooke, dans quelques semaines (!) ou, plus probablement, dans quelques mois, elle puisse lire les précieux mots de Awa.

10.3.07

"J'aime beaucoup les enfants, mais..." ou "Vieille crisse de folle"

On tient ici un concept. Un autre texte à 20 (14) doigts.

On forme un joli couple. Je trouve qu'on se complète bien. Moi, réfléchie et posée. Lui, euh... "fougueux et vigoureux", disons (Ça fait Viagra! Ben quoi, à ton âge...). Moi en Normal, lui en Italique.

On est pompés, hein, faut le dire.

*

J’ai déjà abordé ici le thème des gens du type « Je ne suis pas raciste, mais… » et autre « Je ne suis pas homophobe, mais… ». Ben là, chu une fougère…

L’Amoureux et moi venons tout juste de découvrir une autre catégorie de gens tout aussi méprisable. Il s’agit des « Vous savez, j’aime beaucoup les enfants, mais… ». C’était une folle. Non, je suis trop poli, c’était une crisse de folle. En fait non, pas tout à fait, c’était une vieille crisse de folle plus exactement.

« …mais vous le savez, un adolescent, ça écoute la musique fort, ça a besoin de bouger et ça a de l’agressivité à sortir. Je ne voudrais pas le brimer dans son besoin d’expression, cet enfant. C’est bien dommage, car vous m’aviez semblé bien sympathiques, mais j’ai loué à un autre couple plus vieux, sans enfants. » Si elle avait su que le père déplace plus d’air que le fils, elle s’en serait assurément mordu les doigts.

Ça, c’était après. Un aveu complet de discrimination envers nous, qui vivrons avec le fils de l’Amoureux.

Je souligne qu’il a 12 ans, le Gamin, bientôt 13. Douze ans, calvaire. On s’entend que ce n’est pas un Terrible-Two sans contrôle qui fait le bacon pour avoir un bonbon? Ce n'est pas plus excusable de le refuser, mais c'est plus bruyant qu'un ado qui joue au jeu vidéo à journée longue, c'est vrai. Nous avions même proposé de venir lui présenter le Gamin, question qu’elle constate de ses propres yeux comment il est adorable, doux, intello avec ses lunettes sur le bout du nez… Et je regrette d’avoir pris cette initiative. Avoir su, je ne me serais jamais abaissé à ce point. Mais vous savez, quand on trouve un endroit chouette, on est prêt à faire quelques sacrifices pour arriver à nos fins. Grosse erreur, croyez-moi. J’ai honte même d’y avoir pensé.

Pendant la visite, elle avait déjà eu le culot d’oser un « et puis, sans indiscrétion, vous désirez avoir des bébés ? » Bien sûr, l’appartement était superbe, un rêve d’appartement en fait, nous aurions fait n’importe quoi pour l’obtenir ! Alors nous avions bredouillé, bêtement, que « euh, non, pas bientôt en tout cas… ». Nous avions répondu à cette intrusion effroyable dans notre vie privée ! C’est ici que j’aurais vraiment dû me laisser aller. Un « Va chier vieille conne, c’est pas de tes affaires » aurait été de mise.

Il y avait eu d’autres signes avant-coureurs, qui nous avaient agacés, mais que nous avions laissé passer, pour la lumière dans les pièces gigantesques, pour la cour verdoyante. Nous en étions à bavarder gentiment, multipliant les sourires, plaçant judicieusement nos pions, comme en entrevue d’embauche. Puis, il y avait eu son : « Oh, mais en fait, avec les locataires actuels, ce sont des problèmes culturels qu’on a eus… » Tout à coup, silence radio de notre côté. Je ne regarde pas l’Amoureux, mais j’imagine que son regard s’éteint, et je ne l’entends plus réagir. Nous ne devons pas nous regarder, nous sommes trop transparents l’un et l’autre. Allez, dépêtrez-vous madame. Je l’aide un peu : « Mais vous savez, des gens inintéressants, il y en a partout, peu importe les cultures. » « Oh ! Mais bien sûr, bien sûr ! » Elle avait eu chaud, elle s’en était sortie. Moi je crois plutôt qu’elle n’a même pas eu honte de ce qu’elle venait d’avancer. Le portrait du « moi je suis pas raciste mais… » lui allait soudainement à merveille. C’est ici que j’aurais dû sauter ma coche et la traiter de vieille imbécile à l’esprit fermé. Je crois que ça m’aurait fait du bien.

*

Hier soir, à l’Amoureux : « Tu imagines comment il va être incroyablement beau et grand, notre appart, car bien sûr il sera encore meilleur que celui-là ! Et le ou la proprio, tu imagines comment il sera gentil et prévenant ? »

Lui : « Et ses locataires, tu imagines comment ils vont lui marcher fort sur la tête, à la vieille crisse ? »

Je souhaite sincèrement qu’elle se fasse baiser d’aplomb par ses nouveaux locataires. Je souhaite qu’ils adoptent un chien, qu’il fasse des partouzes à n'en plus finir à 3 heures du mat, qu’ils pitchent leurs vidanges au beau milieu de la cour et les laisse sécher au soleil et qu’ils envoient leur chèque aux environs du 15 du mois (suivant). Peut-être que ça lui apprendra à la vieille folle à voir plus loin que le bout de son vieux nez rabougri.

4.3.07

1ère, 2e, 3e, 4e

Il navigue sur Internet à la recherche de réponses à ses questions de psycho-pop-père-fils-marâtre.

"Chérie! J'ai trouvé quelque chose pour toi! Tu pourrais faire partie de l'Association des secondes épouses et conjoints, l'ASEC.

Il se trouve drôle, j'entends son air crasse à l'autre bout du salon.

"Oh, bonne idée! Mais je suis désolée, je ne peux pas y adhérer..."

J'apprends bien à ses côtés, vous allez voir.

"Bon bon, tu vas me dire que tu n'es pas encore mon épouse et tu vas me re-re-demander en mariage?"

Décidément, il se trouve drôle le mec. Il veut jouer à ce jeu.

"Mais non, voyons! Jamais je ne re-re-ferais ça, j'ai appris ma leçon! C'est que, tu vois, je suis ta 4e blonde, pas la 2e."

Et toc.

"Euh, oui tu as bien raison!"

Bon, je l'ai eu cette fois. Allez, je remets ça!

"En fait, je serais plutôt la 3e dans l'ordre des secondes épouses, non?"

Héhé.

"Oh OK c'est correct, j'ai compris hein!"

J'adore. Encore.

"Mais finalement, la raison suprême, c'est que je ne suis ni la 2e, ni la 3e, ni la 4e."

Suspense.

"Bon, de kessé encore?"

Cliché à venir, oui je sais, ça arrive même aux meilleurs, mais c'est tellement cute.

"Bien sûr, je suis la première dans ton coeur, non?"

Sourire angélique. Je l'ai eu! Trois de suite, je deviens trop forte!

"Pffff! Tu vois bien que tu es "À SEC", tu sais plus quoi dire!"

Merde! Mais comment il fait?